Partenariat entre le Secrétariat du Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

Avant tout propos, je voudrais saisir cette occasion pour exprimer à l’Organisation Internationale de la Francophonie, et au premier chef, à son Secrétaire général, le Président Abdou Diouf, mes sincères remerciements pour avoir invité le Secrétariat ACP à cette journée d’échanges sur le partenariat. Cette invitation témoigne de l’excellente collaboration entre nos deux institutions.

Le partenariat ACP et l’OIF est régi par un accord cadre de coopération qui sert de cadre juridique. Il vise à contribuer à la réalisation d’objectifs de développement en mettant en commun nos moyens tant financiers qu’intellectuels. Le partenariat a été particulièrement actif ces dernières années. Je voudrais vous faire part de quelques actions:


Le Secrétariat ACP et l’OIF, à travers sa Représentation permanente à Bruxelles, ont engagé une réflexion conjointe sur les nouvelles dimensions de l’aide au développement. Cette réflexion a été lancée le 31 janvier 2011 à Bruxelles, à l’occasion du Symposium consacré aux défis et aux opportunités de la coopération Sud-Sud, qui s’est déroulé avec la participation des acteurs émergents du développement (Brésil, Inde, Afrique du Sud) ainsi que la Commission européenne et des experts internationaux. De nombreuses autres personnalités du monde diplomatique et d’organisations internationales ont également pris part à ce symposium.

Egalement, lors de la 4ème Conférence des nations unies sur les Pays les moins avancés (PMA) à Istanbul, la Représentation permanente de l’OIF à Bruxelles a contribué à faciliter la tenue de la table ronde sur les enjeux du coton africain qui constitue une question majeure pour le Groupe ACP. Cette réunion a permis de sensibiliser les partenaires européens et internationaux sur la nécessité d’un accompagnement supplémentaire de ce secteur stratégique pour plusieurs pays francophones en développement.

Par ailleurs, dans le cadre des préparatifs du 4ème Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide de Busan, le Secrétariat ACP et la Représentation de l’OIF à Bruxelles ont conjointement organisé le 13 octobre à la Maison ACP une session de travail avec M. Talaat Abdel-Malek, Co-président du Groupe de travail sur l’efficacité de l’aide auprès de l’OCDE. Cette réunion a permis d’illustrer le processus de négociation du projet de document final de Busan, les sujets de divergence ainsi que les efforts engagés en vue d’une solution consensuelle, répondant aux attentes des pays en développement.

Enfin, je voudrais évoquer le projet Hub and Spokes qui est un projet financé dans le cadre de la coopération intra-ACP sur fonds FED. Ce projet, lancé en 2004 par la Commission européenne, le Secrétariat du Commonwealth, l’OIF et le Secrétariat ACP, a permis de développer et renforcer les capacités des Régions et Etats ACP en matière de formulation de politique et négociation commerciales ainsi que de leur mise en œuvre. La mise en place de conseillers commerciaux régionaux et nationaux constitue un grand apport dans les négociations commerciales à l’OMC et des Accords de Partenariat Economique (APE) avec la Commission européenne.

Perspectives du partenariat ACP-OIF

Il est bien établi que le partenariat ACP-OIF se porte bien et garde toute son importance. Dans un contexte économique mondial en évolution rapide, de solides partenariats peuvent contribuer à une meilleure coopération au développement.

Le partenariat ACP-OIF s’inscrit dans cette logique et pourrait contribuer à la réalisation d’autres objectifs tels que:

  • le renforcement de la coopération sud-sud et triangulaire;
  • la promotion de nouvelles sources de financements.

La coopération sud-sud

La coopération Sud-Sud prend des dimensions qui élargissent les espaces de coopération au développement des pays ACP. Dans ce cadre, les économies émergentes jouent un rôle croissant dans le soutien aux pays partenaires du sud.

Si la coopération Sud-Sud constitue une opportunité, elle comporte aussi des défis. Il faut tirer les leçons du passé et se montrer davantage stratégique en mettant en place des mesures favorables à une diversification et à une transformation économiques et sociales des pays ACP sur le moyen et le long terme.

Nos pays ne doivent plus se contenter d’un simple rôle de fournisseurs de produits de base et demeurer des marchés de consommation de produits importés.

Malgré le rôle croissant de la coopération Sud-Sud dans le financement du développement dans les pays ACP, les donateurs membres du Comité d’aide au développement demeurent les principaux fournisseurs de l’aide et de marchés commerciaux. Il convient alors de considérer la coopération Sud-Sud, non comme une alternative à la coopération nord-sud, mais plutôt comme un complément.

La coopération Sud-Sud peut s’ouvrir à la coopération triangulaire basée sur l’utilisation de l’expertise locale avec un soutien issu des pays développés. Ce modèle de coopération pourrait favoriser le partage de connaissances et d’expériences pour résoudre des problèmes de développement plus ou moins semblables. Il pourrait également contribuer efficacement à un renforcement des capacités pour mieux faire face aux défis du développement. Il faut trouver les voies et moyens pour travailler ensemble de la meilleure façon possible dans une perspective d’atteinte des OMD en combinant les deux types de coopération.

Les partenariats OIF-UE et OIF-ACP peuvent contribuer à promouvoir la coopération Sud-Sud et triangulaire.

S. E. Dr Mohamed Ibn CHAMBAS

SECRETAIRE GENERAL

DU GROUPE DES ETATS D’AFRIQUE,

DES CARAÏBES ET DU PACIFIQUE

Siège de l’OIF

Cap 15, 3 Quai de Grenelle

75015 Paris, France

27 Octobre 2011

Photo:Secrétaire générals Dr Mohamed Ibn Chambas (ACP) and M. Abdou Diouf (OIF)