Quel avenir pour la filière cajou dans les pays ACP?
Cotonou, Bénin, 25 septembre 2017/ACP: Lors de la 11e conférence annuelle de l’Alliance africaine pour le cajou (ACA) tenue du 18 au 21 septembre à Cotonou (Bénin), le Groupe ACP a réaffirmé son engagement à œuvrer en faveur du développement de la noix de cajou comme un produit de base clé dans plusieurs de ses États membres.
La conférence, qui avait pour thème: «Une nouvelle vision pour les partenariats et les investissements », a été officiellement ouverte par le ministre d'État du Bénin, M. Abdoulaye Bio TCHANE, et a regroupé plus de 400 parties prenantes provenant de 28 pays, notamment : producteurs, transformateurs, négociants, exportateurs, organismes publics, équipementiers et prestataires de services.
Le Secrétariat ACP y était représenté par son expert chargé des produits de base et des chaînes de valeur, Mme Yvonne Chileshe. Ont également participé à la conférence d’autres personnalités, dont notamment l’ambassadeur du Ghana auprès du Royaume de Belgique et de l’Union européenne, S.E.Mme Novisi Abaidoo (photo ci-dessus).
L’objectif de la réunion était de permettre aux différents acteurs de la filière de partager leurs connaissances, d’identifier les voies et moyens de stimuler la production, de se pencher sur l’avenir de la transformation en Afrique, de tisser des liens professionnels entre eux et de passer en revue l’organisation de la filière.
Dans une allocution prononcée à cette occasion au nom du Secrétaire général ACP, Dr Patrick Gomes, l’accent a été mis sur la résolution relative au développement du commerce et du secteur des produits de base agricoles ACP adoptée par le Conseil des ministres en mai 2017, qui souligne l’importance socioéconomique de la filière cajou pour le développement de plusieurs pays ACP. En outre, le cajou figure parmi les produits de base concernés par la Nouvelle approche ACP pour l’appui au développement des chaînes de valeur agricoles.
Les participants ont mis en évidence la demande mondiale croissante pour la « noix la plus prisée au monde». Au cours de la décennie écoulée, la consommation de cajou a plus que doublé en Inde, a augmenté de 30% en Europe et enregistre une hausse en Chine. L'Afrique est le seul continent qui a la possibilité de satisfaire cette demande en augmentant les rendements et en investissant dans la transformation.
Bien que fournissant 53% de la production mondiale de cajou, le continent africain représente moins de 10% de la transformation mondiale de ce produit. La transformation au niveau local peut potentiellement générer une valeur ajoutée de 2,8 milliards de dollars américains chaque année et l'emploi de 275 000 personnes dans les unités de transformation.
Prenant la parole, S.E. Mme Novisi Abaidoo, ambassadeur du Ghana auprès de la Belgique et de l’Union européenne, a déclaré que le programme de développement du cajou, à travers son volet de lutte contre la pauvreté et sa dimension globale, peut largement contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies, qui visent à ne laisser personne pour compte, ainsi qu’à la mise en œuvre de l’agenda global et de transformation de l’Union africaine à l’horizon 2063.
«Gagner la bataille du cajou s’apparente à une course contre la montre. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de temps, étant donné le potentiel manifeste pour l'essor de l’industrie du cajou en Afrique », a-t-elle ajouté.
En Afrique, la filière cajou reste à l’état embryonnaire et requiert donc le soutien des gouvernements, compte tenu de son impact sur la création d’emplois, notamment en faveur des femmes, qui occupent 90% des emplois dans le secteur de la transformation. Or, ce secteur enregistre un retard par rapport à celui de la production, dans la mesure où moins de 10% des noix de cajou brutes produites sont transformées dans la région.
L’accent a donc été mis sur la nécessité de mettre en place des mesures susceptibles d’inciter les investisseurs à se lancer dans la transformation, dont les retombées en termes de création de recettes et de revenus , notamment en faveur des jeunes et des femmes, sont considérables. Par ailleurs, les pays ont été encouragés à utiliser des instruments tels que les taxes à l’exportation sur les noix de cajou brutes, pour stimuler la transformation au niveau local et le réinvestissement dans la filière.
La noix de cajou figure parmi les noix les plus nutritives et les plus saines: faible teneur en
matière grasse, absence de cholestérol, forte teneur protéinique et présence importante de nombreuses vitamines et substances minérales. La pomme de cajou constitue une excellente source de vitamines A, B et C, et contient une teneur élevée en antioxydants et minéraux. Elle contient cinq fois la teneur en vitamine C de l’orange, et douze fois celle de l’ananas, en plus des antioxydants majeurs, du fer, du calcium et des sels minéraux (Roméo CORMIER, septembre 2008). Les recherches menées par le Centre de recherche Madras sur le diabète a découvert en octobre 2015 qu’une consommation journalière de 30 grammes d’amendes de cajou pendant trois mois peut accroître le niveau du bon cholestérol et contribuer à réduire les risques de maladie cardiaque.
– Service Presse ACP
Pour plus d’informations sur la Nouvelle approche ACP pour l’appui aux produits de base, prière de contacter: Mme Yvonne Chileshe, expert chargé des produits de base et des chaînes de valeur, à l'adresse électronique chileshe@acp.int .