L’UE a encore besoin des ACP, affirme le Secrétaire général
Bruxelles, le 18 avril 2012/ ACP: Les perspectives en matière de commerce des ressources naturelles et la grande influence géopolitique des pays ACP figurent parmi des raisons qui devraient inciter l'Union européenne à maintenir son partenariat actuel avec le Groupe transrégional des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), a déclaré le plus haut responsable du Groupe.
Lors d'un atelier organisé à Londres les 16 et 17 avril par le Secrétariat du Commonwealth, le Secrétaire général ACP, Dr Mohamed Ibn Chambas, a attiré l'attention sur le risque d'une sous-estimation du potentiel, en tant que partenaire international, du Groupe composé de 79 membres. Des ambassadeurs, experts et universitaires se sont réunis à cette occasion pour contribuer à la "réflexion approfondie" sur les options stratégiques s'offrant aux ACP, engagée par le groupe de travail ACP sur les Perspectives futures.
Après plusieurs décennies de partenariat privilégié avec l'UE dans le cadre de différents accords, le dernier en date étant l'Accord de Cotonou, le Groupe ACP a entamé une réflexion sur son avenir, en tant qu'institution, après l'expiration de cet Accord en 2020.
“A l'heure où l'Europe est confrontée à un vieillissement de sa population et à des difficultés budgétaires et institutionnelles, les économies ACP en pleine croissance constituent un vaste marché potentiel et offrent des possibilités d'investissement de nature à aider le vieux continent à renouer avec une croissance durable,” a déclaré Dr Chambas dans son discours d'ouverture. (Pour accéder au discours complet, cliquer ici– EN)
“L'Europe possède la technologie et les compétences, tandis que les ACP sont dotés d'abondantes ressources naturelles. Ces éléments constituent une base pour l'instauration de liens fondés sur l'interdépendance et la communauté d'intérêts.
Nous pensons également que l'Europe continuera d'avoir besoin des ACP pour valider son rôle croissant d'acteur mondial dans les relations internationales. Par ailleurs, en tant que principal bailleur de fonds du Groupe ACP, l'UE dispose d'une sphère d'influence diplomatique et géopolitique englobant les 79 pays membres.”
Dr Chambas a indiqué, en outre, que certains États membres ACP étaient préoccupés par une “possible dévalorisation” du partenariat ACP-UE, compte tenu des récents réaménagements intervenus dans les politiques internationales de l'Union européenne. En effet, le Traité de Lisbonne de 2009, qui est le fondement constitutionnel de l'Union européenne, ne contient aucune référence aux relations ACP-UE.
Par ailleurs, les laborieuses négociations sur les accords de partenariat économique (APE), le recentrage des orientations politiques de l'UE sur l'Europe de l'Est et l'Afrique du Nord, ainsi que son intérêt croissant pour l'Amérique latine ont suscité dans les milieux ACP une "profonde anxiété" quant aux futures relations avec leur principal partenaire de développement.
Le Secrétaire général a dès lors tenu à souligner l'importance de ce partenariat, rappelant les moments où le Groupe ACP a mis sa force numérique et son autorité morale au service des objectifs de l'UE sur le plan international. Selon lui, la montée en force des pays émergents d'Asie et d'Amérique latine pourrait également ouvrir “de nouvelles perspectives” pour l'instauration d'alliances complémentaires.
“Il appartient aux ACP de prendre pleinement en main leur avenir , en comptant sur leurs propres ressources internes et leur force collective, et en mettant à profit l'autorité morale que leur confère le statut de plus grande coalition des nations pauvres au monde,” a ajouté Dr Chambas.
L'atelier s'est déroulé en présence de nombreux participants, dont notamment: Mme Mmasekgoa Masire-Mwamba, Secrétaire générale adjointe du Secrétariat du Commonwealth; Dr Cyrus Rustomjee, Directeur de la division des affaires économiques au Secrétariat du Commonwealth; M. Edwin Laurent, chef de la section Commerce international et coopération régionale; Prof Keith Nurse (Université de Kent); Prof Ruth Okediji (Université du Minnesota); M. Hans Joachim Keil, ancien ministre du Commerce de Samoa; S.E M. Patrick I. Gomes, Président du groupe de travail des ambassadeurs sur les Perspectives futures du Groupe ACP. Plusieurs ambassadeurs des États membres ACP y ont également participé .
Le groupe de travail soumettra ses conclusions dans un rapport destiné aux Chefs d'État et de gouvernement ACP.
(Photo: Le Secrétaire général du Groupe ACP, Dr Mohamed Ibn Chambas/Photo: Conseil de l'Union européenne)
– Presse ACP