L’Organisation des États ACP est « un puissant catalyseur » pour la réalisation des ODD
Bruxelles, 9 janvier 2019/ ACP/ : Selon le Secrétaire général de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), Dr P.I. Gomes, de « grandes perspectives » s’ouvrent en 2020 à ce groupement de 79 pays pour devenir « un puissant catalyseur et un défenseur de la mise en œuvre accélérée » des 17 objectifs de développement durable (ODD) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
«A cet égard, les actions peuvent être les plus efficaces dans les domaines suivants : l’égalité homme-femme (à travers l’initiative Spotlight UE-Nations Unies, qui bénéficie d’un financement de 350 millions d’euros au titre du 11e FED); le renforcement des systèmes de santé (150 millions d’euros); les océans et les mers ( la FAO met à disposition un financement de 40 millions d’euros pour le secteur de la pêche ); l’action pour le climat (à travers le solide programme intra-ACP+ de l’Alliance mondiale contre le changement climatique et la coopération avec l’Alliance des petits États insulaires, doté d’une enveloppe de 70 millions d’euros; l’accès à la justice à travers la promotion de la paix et de la réconciliation en Gambie et les efforts visant à faire lever l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine », a déclaré Dr Gomes à IDN.
Les ODD en question ont bénéficié de ressources considérables provenant du Fonds européen de développement (FED), géré conjointement par les ACP et l’Union européenne, ainsi que d’un appui technique dans le cadre des actions ciblant les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. « Ces efforts doivent être consolidés en 2020 et produire des résultats tangibles au titre du Programme des Nations Unies pour le développement durable à l’horizon 2030 », a ajouté Dr Gomes.
Le mandat de cinq ans du Secrétaire général arrive à terme en fin février. Il sera remplacé par S.E.M. Georges Rebelo Pinto Chikoti, Ambassadeur d’Angola auprès de la Belgique et du
Luxembourg et Représentant permanent auprès de l’Union européenne.
Le changement de nom du Groupe ACP, qui devient « Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique », constitue un résultat majeur du Sommet ACP qui s’est tenu les 9 et 10 décembre à Nairobi, au Kenya. Ce Sommet a franchi une étape décisive vers « Un Groupe ACP transformé et engagé en faveur du multilatéralisme ». A cette occasion, les chefs d’État et de gouvernement ont procédé à une révision de l’acte constitutif de l’Organisation, à savoir l’Accord de Georgetown de 1975.
En préconisant la révision de l’Accord de Georgetown, les États ACP ont confirmé leur souhait de renforcer leur coopération, notamment dans le domaine économique, afin de tirer pleinement avantage des opportunités offertes par l’économie mondiale.
En plus de prendre en compte l’appel du Secrétaire général pour que l’Organisation devienne « un puissant catalyseur et un défenseur de la mise en œuvre accélérée des ODD », la révision de l’Accord de Georgetown met également en lumière la détermination de l’Organisation à s’attaquer aux défis du développement dans toutes ses dimensions, notamment en ce qui concerne l’environnement et le changement climatique, la paix et la sécurité, l’égalité homme-femme et le développement du secteur privé. En outre, les États ACP sont conscients de l’impact qu’ils pourraient produire sur la scène internationale en tant que groupe et acteur multilatéral majeur.
Le 9e Sommet ACP a été précédé par une session du Conseil des ministres ACP – la principale instance décisionnelle de l’Organisation – tenue le 7 décembre 2019 à Nairobi. Le Conseil est composé d’un membre du gouvernement de chaque État ACP ou d’un représentant désigné par celui-ci.
Il définit les modalités de mise en œuvre des objectifs de l’Organisation tels que fixés dans sa politique générale, et établit périodiquement dans quelle mesure ceux-ci ont été réalisés.
Le Conseil a adopté une résolution importante concernant les accords de partenariat économique (APE) qui sont sujets à controverse, ce qui a poussé de nombreux pays ACP à ne pas adhérer à ce cadre. Cette résolution a été entérinée par le Sommet.
Les Ministres ont noté que cette situation « provoque des frictions au niveau régional et menace de compromettre les processus d’intégration régionale, différents régimes commerciaux étant en vigueur dans les régions ».
Ils sont soucieux de faire en sorte que les APE « deviennent de véritables instruments au service du développement » contribuant à la lutte contre la pauvreté, au développement durable, à l’intégration régionale et à la transformation industrielle à travers les chaînes de valeur et la création de valeur tout en permettant d’attirer des investissements, de créer des emplois et de stimuler les échanges en faveur de l’intégration des États ACP dans l’économie mondiale.
En particulier, le Conseil a invité l’Union européenne à faire en sorte que le processus d’actualisation des directives de 2002 sur les négociations des APE avec les pays et régions ACP ne conduise pas à l’imposition de conditionnalités aux États ACP et à la perturbation des échanges.
Par ailleurs, le Conseil a invité les États ACP à saisir l’occasion de la révision des directives européennes pour veiller à ce que le mandat actualisé de l’UE sur les APE prévoie les moyens nécessaires pour répondre à leurs préoccupations. Les États ACP sont également exhortés à poursuivre le processus des APE de la façon la plus collective possible afin de favoriser une intégration régionale harmonieuse.
Enfin, le Conseil a réitéré la nécessité de renforcer le Comité ministériel commercial mixte ACP-UE pour en faire un mécanisme conjoint de suivi de la mise en œuvre des APE dans le cadre de l’accord post-Cotonou.