L’OEACP travaille de concert avec des partenaires pour améliorer la disponibilité des denrées alimentaires durant la crise du COVID-19
Bruxelles, 16 avril 2020/ACP: Face à la crise sanitaire mondiale du COVID-19 qui a des effets néfastes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique (ACP), l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) a adopté des mesures visant à atténuer l’impact socioéconomique de cette pandémie sur les acteurs des chaînes de valeur, notamment les exploitations agricoles familiales et les petites et moyennes entreprises (PME).
En Afrique, l’OEACP collabore avec l’Organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO) et le Comité de liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique (COLEACP) pour réduire les répercussions de la crise sanitaire sur les systèmes de production agricole et l’approvisionnement alimentaire dans ses États membres. Ces deux plateformes intra-ACP, qui bénéficient toutes les deux d’un financement au titre du 11e Fonds européen de développement (FED) et sont gérées conjointement par l’Union européenne (UE) et l’OEACP, viennent de signer un avenant à leur protocole d’accord en vigueur prévoyant la mise à la disposition des communautés, exploitations agricoles et entreprises d’outils d’information et de formation adaptés en matière de mesures préventives de santé et de sécurité. Les deux plateformes continueront par ailleurs à fournir une assistance technique aux organisations paysannes en Afrique. L’avenant préconise, en outre, le lancement d’une étude approfondie sur les effets négatifs du COVID-19 à court et moyen termes dans le but de concevoir des mesures d’urgence efficaces et des plans d’action pour le relèvement, et d’appeler à la mobilisation de ressources pour la mise en œuvre de ces plans d’action.
Ces initiatives arrivent à point nommé et sont absolument nécessaires, compte tenu de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la capacité de production en Afrique, à laquelle s’ajoute la crise résultant des dégâts causés par les essaims de criquets dans la région Afrique de l’Est, qui devrait s’aggraver encore pendant la saison des pluies actuelle. Selon les estimations, près de 9,75 millions de personnes vivant dans les zones affectées par les criquets pèlerins en Éthiopie, au Kenya et en Somalie sont actuellement ou devraient être en situation de crise alimentaire phase 3. Le Secrétaire général de l’OEACP, S.E. M. Georges Rebelo Pinto Chikoti, a félicité les deux plateformes pour leur prompte réaction à l’initiative de l’OEACP, en ces termes: «Cette pandémie a démontré encore plus clairement que nous vivons dans un monde interconnecté. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons travailler de concert pour préserver le bien-être des citoyens de l’OEACP, et faire le maximum pour maintenir la production et garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous. Ces défis sont certes considérables, mais nous devons examiner comment nous pouvons, par une action commune, les relever dans l’intérêt de nos États membres.»
Dans une récente déclaration, la PAFO a affirmé l’engagement et la responsabilité des agriculteurs africains de continuer à nourrir l’Afrique tout en respectant les mesures préconisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et divers gouvernements en riposte à la crise sanitaire actuelle.
Dans les Caraïbes, des initiatives similaires sont entreprises alors que la région cherche à stimuler la production locale pour répondre à ses futures demandes. Fin mars, les ministres de l’Agriculture et d’autres parties prenantes se sont réunis dans le cadre d’une session extraordinaire du Conseil pour le commerce et le développement économique (COTED) pour évaluer l’impact probable de la pandémie sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région, compte tenu de la dépendance de celle-ci envers les importations de denrées alimentaires, et de la fermeture inédite des frontières et des ports.
Début avril 2020, la région Pacifique a été frappée par Harold, un cyclone de fin de saison de catégorie 5 qui, outre les ravages causés dans les îles affectées, à savoir Fidji, Salomon, Tonga et Vanuatu, a fragilisé encore davantage la sécurité alimentaire dans la région.
L’OEACP collabore également avec l’UE et l’OMS pour améliorer l’état de préparation de ses États membres vulnérables pour faire face aux urgences sanitaires à l’échelle nationale, régionale et mondiale au-delà du COVID-19.