Les parlementaires ACP mettent en garde contre l’instabilité grandissante en République centrafricaine
Addis-Abeba, 22 novembre 2013/ ACP: A l’ occasion de leurs réunions politiques qui se tiennent cette semaine à Addis-Abeba (Ethiopie), les parlementaires africains ont appelé le Groupe ACP et la communauté internationale à intensifier leur appui à la République centrafricaine, face à la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays.
« Le Groupe ACP devrait, dès à présent, mettre en garde contre le risque de déclenchement d’une guerre en République centrafricaine. Nous devons diligenter une mission d’information sur le terrain. Il incombe à tous les Parlements de participer activement aux initiatives engagées par les instances internationales à ce sujet », a déclaré le parlementaire tanzanien, Mussa Azzan Zungu, lors de la 34e session de l’Assemblée parlementaire ACP.
Les affrontements survenus en décembre dernier entre le mouvement rebelle Seleka et le gouvernement centrafricain ont débouché sur un coup d’Etat, en mars 2013. Les efforts initiés au plan régional ont permis de mettre en place sans délai le Conseil national de transition (CNT) et un gouvernement intérimaire, et d’élaborer une feuille de route de 18 mois censée conduire à la tenue d’élections libres et équitables en 2015. En juin dernier, l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE a adopté une résolution appuyant ces initiatives.
Le député du Tchad, l’Honorable Adjedoue Weidou, a toutefois indiqué que la période de transition est menacée par l’escalade de la violence.
Des tensions ethniques et communautaires, plus nombreuses, ont éclaté au cours des dernières semaines entre le Seleka et d’autres groupes dans le Nord-ouest du pays, entraînant plus de 200 morts et au moins 170 000 déplacés.
Cette situation vient aggraver la catastrophe humanitaire en cours, qui a déjà provoqué le déplacement de dizaine de milliers de Centrafricains aussi bien à l’intérieur du pays que vers des pays voisins. Des violations flagrantes des droits de l’Homme par les groupes armés ont été signalées, notamment des tueries, des viols, des actes de torture et l’enrôlement d’enfants soldats. Selon les estimations des Nations Unies, plus de 1,5 million de Centrafricains ont besoin d’une assistance humanitaire, à la suite de la crise alimentaire et des violences actuelles et passées.
Le délégué centrafricain, M. Laurent Ngom-Baba, a affirmé que « la tenue d’élections en début 2015 est subordonnée à la pacification de l’ensemble du pays ». Il a ajouté qu’il était impératif de déployer les efforts nécessaires pour appuyer, sur tous les plans, l’action menée par la mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine.
Les parlementaires ACP devraient mettre au point une déclaration sur la situation en Centrafrique avant la clôture de leur session, prévue la semaine prochaine, le mercredi 27 novembre.
– Presse ACP