Le Secrétaire général du Groupe ACP, Dr Patrick Gomes, se félicite de l’autorisation de lancer les négociations sur un nouveau partenariat ACP-UE ambitieux donnée par le Conseil de l’UE
BRUXELLES ACP/IDN –Les Chefs d'État et de gouvernement des 28 États membres de l'UE constituant le Conseil de l'UE ont autorisé la Commission européenne à ouvrir les négociations sur un nouvel accord de partenariat avec les 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), une décision saluée par le Secrétaire général du Groupe ACP, Dr Patrick I. Gomes.
Cette décision du Conseil a été annoncée par la Commission européenne le 22 juin, soit deux jours après la fin de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE tenue du 18 au 20 juin, au cours de laquelle les représentants de la Commission européenne avaient insisté sur le fait que le dialogue devant sous-tendre le futur partenariat devrait être franc, ouvert et constructif, et non pas une simple formalité.
Les pays ACP et UE représentent plus d’un milliard et demi de personnes citoyens de 107 pays, et plus de la moitié des pays membres de l’ONU. Ils entretiennent un partenariat ayant pour objectif principal l’éradication de la pauvreté et la promotion d’un développement durable et inclusif dans les pays ACP et UE, et couvrant trois domaines stratégiques, à savoir la coopération au développement, le dialogue politique et le commerce.
Comme l’a indiqué le Secrétaire général ACP, Dr Patrick I. Gomes, ces trois domaines stratégiques constituent trois piliers définis comme suit : Pilier 1 – Commerce, investissement, industrialisation et services ; Pilier II – Coopération au développement, technologie, science, innovation et recherche ; et Pilier III – Dialogue politique et plaidoyer.
Dans le cadre des Objectifs des Nations Unies pour le développement durable, autour desquels s’articulent ces trois piliers, nous avons constitué un socle central dont découlent les principes directeurs et les objectifs de notre mandat de négociation, ainsi que les neuf thèmes transversaux reflétant les enjeux et intérêts mutuellement bénéfiques qu’il convient de traiter de manière approfondie en tant qu’objectifs fondamentaux de l’accord de partenariat », a déclaré Dr Gomes.
Ces thèmes sont principalement le changement climatique, les océans et les mers, l’égalité entre les sexes, les jeunes et la santé. Le mandat affiche une volonté d’assurer la prise en compte des besoins et intérêts de certaines catégories auxquelles appartiennent nos États membres, notamment les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral (PDSL), les petits États insulaires en développement (PIED), les pays à revenu intermédiaire (PRI), et les pays à revenu intermédiaire fortement endettés (HIMIC). « L’unité dans la diversité n’est pas un slogan mais une réalité dont la richesse et la complexité doivent être pris en considération dans le débat sur le développement durable », a déclaré le Secrétaire général.
Le partenariat ACP-UE figure parmi les cadres juridiquement contraignants les plus anciens et les plus exhaustifs qui régissent la coopération entre l’UE et des pays tiers. La convention actuellement en vigueur, connue sous le nom d'Accord de Cotonou, arrive à expiration en février 2020, et ses dispositions prévoient l'ouverture de négociations sur un futur partenariat au plus tard en août 2018.
Selon un communiqué de presse officiel de l'UE, l'objectif fondamental des négociations, dont le lancement devrait intervenir dans les semaines à venir, consiste à tirer des 43 années de collaboration entre l’UE et le Groupe ACP des enseignements qui enrichiront les feuilles de route pour le développement durable déjà établies, et à nouer une solide alliance dans les enceintes internationales.
À cet égard, les principaux cadres de référence sont le Programme des Nations Unies pour le développement à l’horizon 2030, l'Accord de Paris sur le changement climatique, le Consensus européen sur le développement, et l'Agenda 2063 pour l'Afrique.
« Nous sommes prêts à nous engager dans un partenariat moderne et dynamique avec nos partenaires d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Avec ce nouveau partenariat, nous disposerons d’un outil très efficace pour relever ensemble les défis mondiaux, de la lutte contre la pauvreté et les inégalités à la croissance durable pour tous, en passant par la paix, la sécurité et le changement climatique », a déclaré M. Neven Mimica, Commissaire européen à la coopération internationale et au développement.
Les autres objectifs principaux des négociations sont :
– établir un nouveau cadre juridiquement contraignant et adapté aux réalités d'aujourd'hui, sur la base d'un programme moderne et orienté vers l'avenir.
– réfléchir à de nouvelles approches pour préserver les intérêts fondamentaux et mieux faire face aux défis mondiaux, notamment la croissance inclusive, l'investissement, la création d'emplois, le développement durable, la paix, les questions de sécurité et de migration, le développement humain, les libertés fondamentales, les droits de l'homme, l'État de droit et les principes démocratiques; et
– identifier une approche plus adaptée à l'Afrique, aux Caraïbes et au Pacifique.
La raison d'être d'un nouveau partenariat ACP-UE sous-tendu par un agenda moderne et orienté vers l'avenir tient au fait que le monde a subi une véritable mutation depuis la conclusion de l'Accord de Cotonou il y a près de deux décennies.
La situation aux niveaux mondial et régional, en particulier en Europe, en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique, a considérablement évolué, tout comme les défis communs à relever et les opportunités à saisir à l’échelle mondiale. Afin de faire face à ces enjeux, les objectifs fondamentaux du partenariat doivent être revus et adaptés aux nouvelles réalités. C’est pour cette raison que l’UE s’emploie à rompre avec le passé et à ouvrir la voie à une dynamique et une coopération nouvelles transcendant la dimension traditionnelle du développement.
Selon des sources officielles, une solide alliance politique permettrait à l'UE et à ses partenaires de trouver des solutions aux problèmes spécifiques à chaque région, notamment la croissance, la création d'emplois, le développement humain et la paix, ainsi que les questions de migration et de sécurité. En ce qui concerne bon nombre de ces défis mondiaux, une approche concertée et multilatérale est indispensable pour obtenir des résultats tangibles.
« Comme nous avons pu le constater en 2015 avec la mise en place d'une coalition qui a permis de conclure l'Accord de Paris sur le changement climatique, le partenariat UE-ACP peut apporter des réponses efficaces aux défis mondiaux », a déclaré la Commission européenne dans un document d’information. « En conjuguant nos forces, nous pouvons constituer une majorité au niveau mondial, dans la mesure où l'UE et les pays ACP représentent plus de la moitié des membres de l'ONU. Ensemble, nous pouvons changer les choses et établir les priorités dans les enceintes internationales », a-t-elle ajouté.
L’on assiste à un développement notable des organismes régionaux depuis les années 1990. Dans tous les pays ACP, de nombreuses organisations régionales ont vu le jour, et certaines jouent aujourd'hui un rôle clé dans les relations internationales, notamment l'Union africaine, le Forum des îles du Pacifique et le CARIFORUM dont les rôles respectifs ont été renforcés, ainsi que des organisations sous-régionales africaines comme la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
Dans son document d’information, la Commission européenne affirme également que l’UE et les pays ACP entendent continuer de s'appuyer sur un système de gouvernance à plusieurs niveaux permettant de mener des actions au niveau le plus approprié (national, régional, continental ou ACP), conformément aux principes de subsidiarité et de complémentarité.
Service de presse ACP/IDN