Le Groupe ACP préoccupé par les obstacles non tarifaires imposés par l’UE sur les produits agricoles
GENÈVE, Suisse, le 11 juillet 2019 (CMC) : Faisant part de ses préoccupations au sujet de « l’adoption arbitraire » de mesures par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Groupe des États d’Afrique des Caraïbes et du Pacifique (ACP) a mis en garde contre les « graves répercussions » que peuvent entraîner pour ses membres de telles mesures qui affectent négativement les pays en développement et vont à l’encontre du principe de la facilitation du développement à travers les échanges commerciaux.
S’exprimant au nom du Groupe ACP, son Coordonnateur à Genève, l’Ambassadeur Cheryl Spencer (Jamaïque), a indiqué que le Groupe, qui compte 16 pays des Caraïbes, est fortement tributaire de nombreuses substances frappées par des mesures arbitraires, ces substances étant souvent indispensables pour la production et les activités post-récolte.
« Nous reconnaissons toutefois le droit des Membres de l’OMC à se ménager une marge de manœuvre pour protéger en toute légitimité la santé et la sécurité humaines, animales et végétales. Cela étant, le Groupe ACP appelle les Membres qui adoptent de telles mesures à se conformer aux règles et à l’éthique établies par l’OMC ».
Evoquant à titre d’exemple le cas de la banane, l’Ambassadeur Spencer a indiqué que cette culture joue un « rôle essentiel » dans la création d’emplois, le développement rural et la sécurité des moyens de subsistance dans un certain nombre d’États ACP. Il a ajouté : « Il convient de souligner que l’Union européenne constitue un débouché majeur pour nos exportations de bananes.
« Dès lors, la réduction des limites maximales de résidu pour l’Imazalil [fongicide] – un intrant clé utilisé après récolte – peut avoir des conséquences graves et profondes sur le secteur de la banane dans de nombreux pays ACP.
« Il y a également lieu de rappeler que, bien souvent, il n’existe pas parmi les produits phytosanitaires disponibles des produits de substitution aussi efficaces que ceux affectés par la réduction des limites maximales de résidu, notamment en ce qui concerne la lutte contre la sporulation. »
L’Ambassadeur Spencer a indiqué que la préoccupation du Groupe ACP porte en particulier sur le caractère arbitraire des dispositions prises pour mettre en œuvre les nouvelles mesures, étant donné que « les risques supposés pour le consommateur reposent souvent sur des données que nous jugeons insuffisantes et incompatibles avec les recommandations des organisations internationales, telles que le CODEX, la FAO et l’OMS ».