Le Groupe ACP plaide pour une meilleure coordination des donateurs et la suppression des conditionnalités de l’aide
Bruxelles, le 29 novembre 2011/Nouvelles ACP: Les États du Groupe ACP s'attèlent à définir une position commune en vue du Quatrième Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide qui se tient en ce moment à Busan (Corée du Sud). Ce Forum vise à déterminer si l'aide publique au développement répond à ses objectifs en matière de croissance économique et de réduction de la pauvreté, et à envisager la mise en place d'un nouveau programme d'aide.
Le Groupe ACP, constitué de 79 États membres, plaide pour la fourniture d'informations plus fiables et plus transparentes sur les apports d'aide, et invite instamment les donateurs à utiliser les systèmes nationaux pour améliorer les capacités d'absorption de l'aide. Par ailleurs, les États ACP militent pour l'abolition des conditionnalités liées à l'aide et pour une meilleure coordination des donateurs ainsi que des pays partenaires.
Représenté au Forum par le Secrétaire général, Dr Mohamed Ibn Chambas, le Groupe ACP a fait état de la mise en œuvre de la Déclaration de Paris et du Programme d'action d'Accra sur l'efficacité de l'aide, en mettant en lumière des insuffisances majeures dans la réalisation des objectifs fixés.
«Certes, il y a eu des avancées, mais une vue d’ensemble des progrès observés fait apparaître une situation disparate au niveau des indicateurs, nécessitant des efforts de la part des pays partenaires que des donateurs», peut-on lire dans le document de prise de position du Groupe ACP.
«Il y a lieu d’insister sur le fait qu’un certain nombre d’objectifs cibles relevant du champ des donateurs n’ont pas enregistré de progrès, sinon très peu. Ces objectifs concernent la coordination des missions et des travaux analytiques, la réduction de la fragmentation de l’aide et la prévisibilité de l’aide à moyen terme»
Parmi les objectifs atteints à ce jour figurent, notamment, les contributions techniques et le déliement de l'aide permettant aux pays partenaires de se procurer des biens et services locaux et d'échapper ainsi aux options limitées fixées par les donateurs. Le rapport d’enquête de suivi souligne par ailleurs une appropriation accrue des politiques et une implication graduelle des donateurs dans les stratégies nationales de développement des pays partenaires.
Cependant, d'autres défis subsistent, tels que la nécessité d'une prévisibilité de l'aide à moyen terme afin de favoriser une programmation budgétaire efficace dans les pays partenaires, la faiblesse des capacités institutionnelles et techniques de ces pays, ainsi que la réticence des bailleurs de fonds à impliquer les structures nationales dans la gestion des fonds d'aide.
«A l’évidence, l’aide n’atteindra pas les résultats recherchés si des réformes ne sont pas mises en œuvre au niveau des modalités d’acheminement et de gestion de l’aide tant dans les pays partenaires que dans les agences et pays donateurs.», a indiqué le Groupe ACP.
Le Forum de Busan doit «lever les obstacles au changement et faire avancer les réformes nécessaires en se focalisant sur les engagements de Paris et d’Accra dont les impacts sur l’efficacité de l’aide sont les plus importants. Il devrait envoyer aux pays donateurs et partenaires un message politique fort les appelant à prendre les décisions nécessaires pour relancer la mise en œuvre des engagements en matière d’efficacité de l’aide».
Le Groupe ACP, qui compte 48 pays d’Afrique, 16 des Caraïbes et 15 du Pacifique, est l’un des principaux bénéficiaires de l'aide au développement.
Organisé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et ses partenaires, le Quatrième Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide est prévu du 29 novembre au 2 décembre.