DECLARATION DE LA 102EME SESSION DU CONSEIL DES MINISTRES ACP RELATIVE A LA CONFERENCE DE PARIS SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE (COP21)
Le Conseil des ministres ACP,
– Réuni à Bruxelles (Belgique), les 24 et 25 novembre 2015,
1. Réaffirmons que les effets néfastes du changement climatique présentent des risques immédiats et à long terme pour les efforts de développement durable, et menacent la survie même des 79 pays en développement, dont 48 d'Afrique, 16 des Caraïbes et 15 du Pacifique, qui constituent le Groupe ACP ;
2. Reconnaissons que l'adaptation à la variabilité du climat et au changement climatique est cruciale pour permettre aux pays ACP de contribuer à la lutte contre la pauvreté et de réaliser le développement économique durable dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) ;
Dès lors, nous:
3. Sommes fermement convaincus que le nouvel accord qui sera adopté à Paris doit être juridiquement contraignant au titre de la Convention-cadre et des principes qui y sont énoncés, notamment les principes de responsabilités communes mais différenciées, de capacités respectives et d'équité ;
4. Soulignons que le rehaussement du niveau d'ambition en matière d'atténuation afin de combler les lacunes dans ce domaine d'ici 2020 est indispensable pour contribuer à la réduction des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui "empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique" ;
5. Sollicitons un appui additionnel de la communauté internationale pour assurer la mise en œuvre des mesures d'adaptation dans tous les pays ACP, en particulier dans les petits États insulaires en développement, les pays les moins avancés et les pays d'Afrique qui sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique, ainsi qu’à des phénomènes à évolution lente susceptibles de provoquer des dommages permanents et irréversibles ;
6. Reconnaissons que, selon les données scientifiques disponibles, des réductions substantielles des émissions de gaz à effet de serre sont nécessaires pour atteindre l'objectif de limiter le réchauffement mondial à un niveau nettement inférieur à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle. Par conséquent, le Groupe ACP exhorte les pays développés à monter l’exemple en réduisant davantage leurs émissions, de telle sorte que le reste du monde puisse s’engager dans une voie compatible avec l'objectif de circonscrire la hausse de la température bien en deçà de 1,5°C d'ici la fin du siècle ;
7. Soulignons que l'accord de Paris doit garantir un financement climatique accru, suffisant, innovant et additionnel, prévisible, équitable et durable destiné à appuyer, entre autres, les mesures d'adaptation et d'atténuation, la compensation des pertes et dommages, le développement et le transfert de technologies, ainsi que le renforcement des capacités dans les pays ACP ;
8. Estimons que le mécanisme REDD+ peut jouer un rôle essentiel dans le cadre de l'accord qui sera conclu à Paris, afin de contribuer aux réductions drastiques nécessaires pour limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, ainsi que pour soutenir le développement durable ;
9. Nous engageons à apporter notre plein appui à la conclusion d'un accord à Paris en 2015, qui contribuera de manière concrète à l'objectif final de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, à la réduction des effets néfastes du changement climatique sur toutes les communautés vulnérables dans les pays ACP et à la protection de la planète Terre pour les générations actuelles et à venir.
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